BELL Arnaud Christian

«Associations confessionnelles et non confessionnelles face au décrochage scolaire dans les quartiers sensibles : l’exemple de l’Epeule à Roubaix (France) et de Molenbeek (Belgique)».

Dans un contexte européen où les inégalités socio-spatiales sont de plus en plus marquées, entraînant des mises à l’écart de certains groupes d’individus, l’un des principaux défis dans le domaine scolaire consiste à construire des réponses adaptées aux besoins des publics en décrochage.
Le décrochage scolaire renvoie à un problème d’intégration. L’école républicaine est supposée être un lieu d’intégration pour tous, selon le principe d’égalité républicaine. Or les enquêtes PISA montrent, en particulier pour la France, que l’école est en fait un lieu de reproduction sociale qui accroît les inégalités, contribuant à une marginalisation croissante qui touche majoritairement des personnes en difficulté, peinant à gagner une insertion économique, sociale et culturelle.
C’est également le cas en Belgique, et surtout dans le quartier qui fait l’objet de notre étude.La mixité sociale dans les écoles est quasiment inexistante ; l’entrée dans certaines écoles (néerlandophones) est très sélective, ce qui désavantage les enfants de familles en difficulté. L’égalité des chances n’est donc pas réelle ; ainsi, beaucoup de jeunes issus de l’immigration sont orientés vers les métiers manuels. De plus, ceci peut engendrer un problème de mobilité des jeunes qui ne sont pas habitués à se déplacer loin de leur domicile (ce qui est souvent le cas des enfants de familles défavorisées). Enfin, ceci cultive l’entre soi pour la plupart qui se sentent victimes d’exclusion.
Nous nous intéresserons donc à l’action des associations confessionnelles et laïques, en nous interrogeant sur le rôle qu’elles peuvent jouer dans cette démarche (complexe et polymorphe) d’élaboration de réponses idoines pour juguler le décrochage scolaire chez ces publics marginalisés.

Jean-Marc Stébé