FISO 2017

La fabrication des corps au 21ème siècle

Eduquer, soigner, augmenter, identifier

du 16 au 21 octobre 2017

La deuxième édition du Festival International de Sociologie (FISO) a porté sur le corps.

Lieu de projection des normes et des valeurs façonnant une société dans une époque donnée, mais aussi, instrument par lequel être au monde et y agir, le corps constitue, en effet, un excellent analyseur du « social ». Mais la question du corps est aussi affaire des citoyens : le « corps est politique » comme nous l’ont tôt enseigné les mouvements féministes et il est aujourd’hui l’objet d’une dynamique de re-politisation tout à fait particulière. D’un côté, il devient un critère d’accès à des droits sociaux ou politiques fondamentaux : procédures de mesure corporelle permettant d’apprécier l’âge, les états de santé psychique ou physique pour obtenir des prestations compensant la perte d’autonomie ou des droits dans les politiques migratoires contemporaines par exemple. De l’autre, il est aussi utilisé pour défendre des visions particulières de ce qu’est « l’humain » et de la manière dont il doit se (re)produire, se soigner, se réparer, s’améliorer ou mourir (cf. les débats sur les nouvelles technologies de reproduction, sur l’utilisation des nanotechnologies, sur la fin de vie, etc.). Ces débats superposent deux oppositions distinctes au coeur des réflexions du FISO 2017: d’une part, une opposition entre un corps « naturel » et des cultures qui l’altèreraient ou le bonifieraient (par l’alimentation, les amputations, les marquages, les formes de travail, les soins, le sport, etc.) et se trouveraient hiérarchisées selon les complétions ou altérations corporelles ainsi induites ; d’autre part, une opposition entre le « corps naturel » et des « technologies » censées priver les sociétés de « repères naturels ».

Les ouvrages collectifs issus de la deuxième édition du FISO

  • Visuel de la couverture

    Corps au travail, corps travaillés

    Dossier du numéro 14/2019

    La Nouvelle revue du travail

    20-Déc-2020

    https://doi.org/10.4000/nrt.3718

    Les sociologues qui ont éprouvé leur corps en travaillant comme ouvrier (Donald Roy, Robert Linhart ou encore Michaël Burawoy) ont tôt mis en récit l’engagement du corps dans le travail. Pourtant, la sociologie du travail tiendra longtemps cet objet à distance. Si le corps est bien présent dans les enquêtes empiriques, l’analyse des interrelations existantes entre, d’un côté, les structures d’emploi et les procès de travail et, de l’autre, les modes de lecture et d’enrôlement du corps du travailleur reste à approfondir. C’est à cet objectif que ce Corpus entend contribuer en questionnant, à nouveaux frais, les actuels modes d’engagement du corps au travail et les différentes expressions du corps travaillé. Les différentes contributions donnent à lire des dynamiques de fond traversant le champ de la sociologie du travail, en termes de déplacement de terrain mais aussi d’inflexion de questionnements, qu’ils portent sur les nouvelles disciplines spatio-temporelles et techniques du corps et de soi, sur les mobilisations et les expériences corporelles par les dispositifs de travail dans les métiers socioéducatifs, sur les modes pluriels d’appropriation capitaliste des corps.

  • Visuel de la couverture

    From Measuring Rods to DNA Sequencing

    Assessing the Human

    Health, technology and society

    Palgrave Mac Millan

    20-Déc-2001

    https://link.springer.com/book/10.1007/978-981-15-7582-2

    Drawing, compass, squared layer, measuring rod, statistical table, gene sequencer: the devices which are used to classify, figure and number human beings have a long scientific, economic, moral and political history.

     

    Nevertheless, sociology has only recently started to deal with these issues. In France, sociology has historically analysed body especially drawing from studies on social classes and socialization patterns or research on measurement in order to show links between government and quantification approaches. However, in the last twenty years, we are observing the emergence of a French sociology specifically interested in the classifications and the metrologies of the human body. This sociology is particularly influenced by both Anthropology of Science and Medical Anthropology which came in the French scientific debate especially through intersectional studies and through a renewal of pragmatic approaches. It is exactly at the confluence of these two movements that this book is rooted. Its purpose is to contribute to the understanding of human metrology, its emergence, its circulation and its reception.

  • Visuel de la couverture

    La médicalisation des âges en France

    MSH Lorraine

    Presses universitaires de Nancy – Editions Universitaires de Lorraine

    08-Juil-2017

    Comment les espaces et savoirs médicaux définissent-ils les âges et les enjeux sanitaires et sociaux qui y sont associés? Partant de recherches interrogeant des moments charnières du parcours de vie allant de la naissance à la mort, cet ouvrage montre l’encadrement médical contemporain des âges, mais aussi, la manière dont des connaissances médicales, parfois instables, sont également réappropriées par les individus pour donner sens à leurs expériences. Sous cet angle, il donne plus largement à lire la façon dont les sociétés humaines manipulent un  » donné biologique  » pour produire des distinctions culturelles structurantes: entre les âges, les sexes, les classes sociales, mais aussi, entre ce qui relève d’une  » nature  » à encourager et d’un  » artifice  » à encadrer.