Résumé :
Depuis quelques années, l’insertion professionnelle des réfugié·es (IPR) est un nouvel enjeu des politiques d’emploi. Les pouvoirs publics ont à cet égard déployé un certain nombre de dispositifs expérimentaux dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences (PIC). Nous avons étudié un de ces dispositifs dont l’objectif était d’améliorer à l’échelle d’une agglomération la coordination des acteur·ices de l’IPR et de compléter « l’offre de droit commun » d’aides à l’insertion. Mais l’objectif était aussi de favoriser les entrées rapides en emploi dans une logique de « work first ». L’enquête dont nous relaterons en séminaire les résultats montre que l’ambition du dispositif de se placer en instance coordinatrice va se heurter à l’absence de concertation en amont et à l’incompatibilité du modèle d’accompagnement promu par l’équipe projet avec celui porté par les structures partenaires, jusqu’à abandonner la nature initiale du projet. Le dispositif étudié porte en outre une vision stéréotypée des réfugiés comme travailleur·euses disponibles et dociles, en décalage avec les attentes et projets de ces dernier·es. Si les réfugié·es s’engagent dans le dispositif, c’est de manière dissonante des raisons et objectifs de celui-ci.