Titre complet : La « Révolution Logistique » : Une approche transnationale d’une industrie émergente du stockage
Résumé :
Les zones de stockage occupent de façon privilégiée des territoires en déshérence où elles forment de véritables enclaves de non droit local. Elles sont aussi des lieux d’innovation révélateurs de véritables mutations dans les relations de travail comme sur l’organisation des marchés de l’emploi. C’est parce qu’elles articulent gestion rationnelle des stocks, flexibilité de l’emploi et multiscalarité des circuits que ces zones sont des espaces-temps privilégiés pour comprendre les mutations en cours des économies transnationales.
Résumé de l’ouvrage discuté :
Cette fois encore, tout pourrait avoir commencé en haute mer. L’histoire du capitalisme se fait et se défait par les conquêtes des mers et au-delà des mers familières. Comme la naissance du grand cycle industriel fut permise par des navires chargés de sucre et de coton lourds du travail des esclaves qui les ont amassés, alors commence, avec les géants des mers chargés de containers, quelque chose d’un nouveau cycle : moins sans doute qu’un bouleversement général des économies mondes, mais plus qu’une transformation managériale ou technique. La révolution logistique commence, selon les économistes et les historiens, avec l’invention d’une grosse boîte dans laquelle on peut stocker des marchandises. Le container –the box-, que l’on peut manipuler avec peu de main-d’œuvre, transporter du quai au bateau puis du bateau au camion sans rien décharger des marchandises qu’il contient, et régler ainsi la double contrainte des ruptures de charge et dela capacité de nuisance – telle qu’elle est vue par le grand capital – de la manutention portuaire et ses dockers. Une boîte qui rompt, selon la belle formule de S. Bologna « le pacte sacro-saint de la cale et du quai ».